L’exposition « Premiers crimes » consacrée aux premiers films policiers du « cinématographe » est remarquable (galerie des bibliothèques de la ville de Paris). Issu des
romans-feuilletons type « les mystères de Paris », le film « policier » a d’emblée fait recette en présentant des scènes spectaculaires : cambriolages, meurtres, arrestation
du criminel, exécution à la guillotine … Ce cinématographe naissant (pour la plupart du temps des plans fixes) reproduisait de façon animé ce que le public pouvait découvrir peu ou prou au musée
Grévin.
Ce cinéma muet de Méliès, des firmes Gaumont et Pathé eut son apogée autour de 1913-1914 avec les rois du crime comme « Fantômas » … avant d’être détrôné par le cinéma américain
d’action et ses gangsters …et ses poursuites en voiture.
A l’instar de la très belle exposition sur le cinéma des frères Lumières (exposition terminée, Grand Palais), « Premiers crimes » nous fait l’effet d’une « piqûre de rappel »
sur la capacité magique du cinématographe - trop souvent banalisée aujourd’hui avec le flot d’images vidéo numériques déversées ici ou là.
D’ailleurs, à l’entrée de l’exposition, je rencontrai Antoine Faivre, directeur émérite de l’Ecole Pratique des hautes études, historien de l’ésotérisme, organisateur de colloques à Cerisy la
salle (sur les vampires …) et … grand collectionneur de films en 16 millimètres. J’ai un souvenir ému des projections qu’il organisa à Cerisy en 1992 pendant le colloque sur les vampires. Son
projecteur et son bruit caractéristique enchanta nos soirées avec « Vampyr » de Dreyer, « Dracula » de Tod Browning et même un film rare dont j’ai oublié le titre : un vampire
en Afrique au temps des colonies !
Dès lors que l’on parle de « projection d’images en film », au sens propre, l’oeil d’Antoine Faivre brille. Le nôtre aussi.
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